Carnets #10 : Eureka USA (2018)

American Trilogy 3/3

Format 24×30 cm, 48 pages, 36 photos couleur
éditions trans photographic press

Édition numérotée de 600 exemplaires (25 E)
Une édition limitée, numérotée et signée, avec un tirage original (limité à 30 exemplaires)
est disponible auprès de l’auteur (120 E
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Près de mille kilomètres (939 km pour être précis) séparent le village d’Eureka dans le Nevada de la ville d’Eureka en Californie. La route qui les relie recouvre en partie le tracé du fameux Pony Express, ce service de distribution du courrier qui fut en service entre 1860 et 1861. De nombreux westerns racontent l‘épopée de ce voyage à haut risque qui traversait les grandes plaines de l’Ouest, les Rocheuses et les réserves indiennes. Aujourd’hui, on arrive à Eureka (Nevada) par la route US 50, une route de 4800 km appelée « The Loneliest Road in America » (La Route La Plus Solitaire d’Amérique ). Située en altitude (1975 m), Eureka (Nevada) est un village de 600 habitants.

Pour atteindre Eureka (Californie), il faut quitter la US 50 à Reno et bifurquer vers le nord pour rejoindre la route 101 qui longe la côte du Pacifique. Situé dans la baie de Humboldt, Eureka (Californie) est une ville d’environ 27 000 habitants. En grec ancien, Eureka signifie « j’ai trouvé » . Aux Etats-Unis, c’était le cri de victoire des chercheurs d’or quand ils découvraient un nouveau filon.

Au printemps 2016, j’ai voyagé entre ces deux Eureka, du Nevada vers la Californie, en prenant quelques chemins de traverse. Le pays était en pleine campagne électorale. Entre ces deux Eureka, j’ai été confronté à cette Amérique qui vit loin de New York et de la Silicon Valley. Celle des petites cités désertes, des magasins fermés, des « dinners » aux menus immuables. Je croyais alors improbable l’élection d’un businessman grossier et caricatural malgré l’omniprésence des panneaux de ses supporters. Comment imaginer qu’un même peuple allait voter pour Trump après avoir élu Barack Obama ? Sauf qu’il ne s’agissait pas du même peuple, je rencontrai de nouveau, comme dans « American Puzzle », deux Amériques, celle des « hameaux » et celle des « villes ». Quelques mois plus tard, la première allait prendre sa revanche sur la seconde. Oui, en avril 2016, entre Eureka et Eureka, j’ai « trouvé » l’Amérique de Donald Trump… JCB