URSS ÉTÉ 1991 – chroniques de fin d’empire (2021)

URSS, ÉTÉ 91 (Chroniques de fin d’empire)
Éditions LOCO
124 pages, 94 photos couleur et n&b
Édition normale :
40 €
Édition avec tirage signé et numéroté : 70 €.

(contact : jcbechet@gmail.com)

Août 1991,  je prends un billet sur Aéroflot et j’arrive à Moscou au moment où un étrange coup d’état se déroule.
Gorbatchev y perd le peu de crédit qui lui reste et Boris Eltsine donne le coup de grâce à une Union Soviétique qui va cesser d’exister quatre mois plus tard.

Sur place, la situation est confuse, personne ne sait vraiment qui tire les ficelles dans l’ombre.
Les statues des héros du communisme sont déboulonnées et deviennent des figures de carnaval gisantes dans les parcs de la capitale.
Des gamins s’amusent au milieu de ces ex-idoles dans l’indifférence générale.
J’essaie de m’immerger dans la société russe pour comprendre les événements de l’intérieur avec l’aide de Natalija.
Les voyages en avion sont presque gratuits pour les soviétiques. Tout est un peu chaotique et désorganisé.
Avec un petit bakchich, je « deviens » Russe et je pars pour Leningrad qui vient de retrouver son nom de St Pétersbourg.
Une nouvelle Russie, et une nouvelle Europe, vont naître de ces événements.

J’ai retrouvé les petits textes que j’avais écrits durant cette période. Ces notes accompagnent mon récit photographique.
Comme pour la photographie, c’est, je crois, dans les petits interstices du quotidien le plus banal, qu’émergent les fragments de réalité.
Les quelques semaines passées en 1991 dans cette Union Soviétique en voie de dislocation furent un moment clef dans ma vie de photographe.
C’est à Moscou que j’ai compris que je n’étais pas un « photo-reporter ». Je trouvais plus d’intérêt à un vieux téléphone jaune, à une devanture de magasin ou à un intérieur d’appartement qu’aux scènes de manifestation ou qu’aux portraits de vieux communistes dépassés, bardés de médailles… Je prenais du recul sur l’actualité, je cadrai trop large, je refusais de faire des « clichés », des « plaques » trop évidentes.
J’ai alors compris que la photographie allait être pour moi un exercice solitaire de réflexion sur le temps présent. JCB