Frenchtown # 2 : Port-de-Bouc (2020)

FRENCHTOWN #2 : Port-de-Bouc (13)
Le Pas du Trem, 48 pages, 40 E
Une édition limitée avec un tirage original de l’auteur est disponible (90 E)
Une édition limitée avec deux tirages originaux de l’auteur est disponible (130 E)
(contact : jcbechet@gmail.com)

« Et je voyais ce qu’on pressent
Quand on pressent l’entrevoyure
Entre les persiennes du sang
Et que les globules figurent
Une mathématique bleue,
Dans cette mer jamais étale
D’où me remonte peu à peu
Cette mémoire des étoiles  »

Léo Ferré / La mémoire et la mer

Pendant des années, sur la voie rapide qui me conduisait de Marseille à Arles, j’apercevais furtivement le nom de « Port de Bouc ». Ce drôle de nom avait retenu mon attention, mais je ne m’étais jamais arrêté. Sur place, j’ai essayé de faire le portrait de cette ville, d’en saisir « la peau « , une peau bronzée, burinée, fatiguée, mais aussi riche d’une histoire courte et mouvementée. Cette ville n’a peut-être pas un beau visage selon les critères touristiques communément admis, mais elle a « de la gueule », du caractère et des failles. J’ai fait l’essentiel de mes photographies à la fin de l’hiver, ma saison préférée en Provence :  le soleil est là, le vent aussi, et le paysage méditerranéen possède alors une vraie épaisseur esthétique qui s’évanouit au contact de l’été et de ses ciels délavés.  La ville que j’ai vue (et aimée) est celle de la vie quotidienne, celle où le temps s’étire et se dilue dans un silence assourdissant. Le défi de la photographie (du moins de celle que je pratique) est là. Ne pas illustrer une réalité que chacun connaît, éviter le piège du pittoresque mais se méfier aussi, à l’inverse, de l’esthétique du misérabilisme. Il faut trouver sa voie personnelle pour que personne ne reconnaisse Port de Bouc tel qu’il le voit lui-même mais que tous sentent qu’il y a ici dans cette séquence visuelle une petite mélodie qui a été écrite ici. Et qui n’aurait pas pu être conçue ailleurs. Nous sommes tous des voyageurs, et ici, à Port-de-Bouc, j’ai fait une belle escale… JCB